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Comprendre votre risque de cancer du col de l'utérus après une procédure LEEP

Comprendre votre risque de cancer du col de l'utérus après une procédure LEEP

Points clés

  • Marges négatives : C'est le résultat idéal. Cela signifie qu'il n'y a pas de cellules anormales sur les bords du tissu retiré, suggérant que toute la lésion a été excisée avec succès.
  • Marges positives (ou marges envahies) : Cela signifie que des cellules anormales ont été trouvées sur le bord de l'échantillon de tissu. Cela indique que certaines cellules précancéreuses ont peut-être été laissées sur le col de l'utérus.

Si l'on vous a dit que vous aviez besoin d'une procédure d'exérèse électrochirurgicale à l'anse (LEEP), il est naturel d'avoir des questions et des inquiétudes, notamment sur ce qui vous attend par la suite. La LEEP est une procédure courante et très efficace utilisée pour enlever les cellules anormales et précancéreuses du col de l'utérus. Bien que son objectif principal soit de prévenir le cancer du col de l'utérus, beaucoup s'interrogent sur le risque à long terme.

Ce guide complet synthétise les données d'études cliniques et d'experts médicaux pour donner une image claire des chances de développer un cancer du col de l'utérus après une LEEP, des facteurs qui influencent votre risque, et de l'importance cruciale du suivi médical.

La procédure LEEP : Un outil puissant pour la prévention du cancer du col de l'utérus

Une LEEP est réalisée après la détection de cellules anormales lors d'un test Pap ou d'une colposcopie. Elle utilise une fine boucle de fil électrifiée à basse tension pour couper avec précision le tissu affecté du col de l'utérus. Ce tissu est ensuite envoyé à un laboratoire pour une analyse plus approfondie.

La procédure a deux objectifs :

  1. Diagnostique : Elle confirme la gravité des cellules anormales (néoplasie cervicale intraépithéliale, ou CIN).
  2. Thérapeutique : Elle enlève les cellules précancéreuses, ce qui dans de nombreux cas est le seul traitement nécessaire.

La LEEP est considérée comme une pierre angulaire de la prévention du cancer du col de l'utérus, avec un taux de réussite de plus de 90 % dans l'élimination des cellules anormales et la prévention de la progression vers le cancer.

Un diagramme illustrant la procédure LEEP sur le col de l'utérus

Illustration de la procédure LEEP. Source : Cleveland Clinic.

Quelles sont les chances de développer un cancer du col de l'utérus après une LEEP ? Les statistiques

Tout d'abord, la nouvelle rassurante : le risque de développer un cancer invasif du col de l'utérus après une LEEP réussie est très faible. Les experts médicaux estiment ce risque à environ 1-2 %.

Il est plus fréquent que des cellules précancéreuses (CIN) réapparaissent. Ce n'est pas un cancer, mais cela nécessite une surveillance et parfois un traitement supplémentaire.

Résultat après la LEEP Risque estimé Ce que cela signifie
Récidive de cellules précancéreuses (CIN) 5 % - 10 % Des cellules anormales sont réapparues, nécessitant un suivi assidu et potentiellement un traitement supplémentaire.
Développement d'un cancer invasif du col de l'utérus 1 % - 2 % La condition a progressé vers un cancer, ce qui est un résultat rare après une LEEP.

Ces statistiques soulignent que bien que la LEEP soit très efficace, elle n'est pas une guérison à 100 %. Votre risque individuel dépend de plusieurs facteurs clés identifiés pendant et après la procédure.

Facteurs clés qui influencent votre risque post-LEEP

Comprendre ce qui influence le risque de récidive peut vous donner les moyens de jouer un rôle proactif dans votre santé. La recherche met constamment en évidence deux facteurs critiques : les marges chirurgicales et le statut VPH.

Statut des marges chirurgicales : Tout a-t-il été enlevé ?

Lorsque le tissu est retiré lors d'une LEEP, un pathologiste examine les bords, ou "marges", au microscope.

  • Marges négatives : C'est le résultat idéal. Cela signifie qu'il n'y a pas de cellules anormales sur les bords du tissu retiré, suggérant que toute la lésion a été excisée avec succès.
  • Marges positives (ou marges envahies) : Cela signifie que des cellules anormales ont été trouvées sur le bord de l'échantillon de tissu. Cela indique que certaines cellules précancéreuses ont peut-être été laissées sur le col de l'utérus.

Les marges positives sont un prédicteur significatif de récidive. Une étude à grande échelle publiée dans le Journal of Cancer Research and Clinical Oncology a révélé que les patientes avec des marges positives avaient un taux de récidive de 29,8 %, contre seulement 2,8 % pour celles avec des marges négatives.

Persistance du VPH : Le facteur le plus critique

La procédure LEEP enlève les cellules cervicales qui ont été endommagées par le papillomavirus humain (VPH), mais elle n'élimine pas le virus de votre corps. Votre système immunitaire est responsable de l'élimination de l'infection sous-jacente par le VPH.

L'infection persistante par le VPH à haut risque (VPH-HR) est le facteur de risque le plus important pour la récidive de CIN après une LEEP.

Une méta-analyse de 2024 a fourni des preuves convaincantes :

  • Avec des marges négatives et aucun VPH détectable après la LEEP, le taux de récidive de CIN n'était que de 0,5 %.
  • Avec des marges négatives mais une infection persistante par le VPH, le taux de récidive a grimpé à 18 %.

Cela souligne pourquoi le test de suivi du VPH est tout aussi important, sinon plus, que le statut des marges.

Autres facteurs de risque contributifs

Plusieurs autres facteurs peuvent jouer un rôle dans votre profil de risque :

  • Lésion de haut grade (CIN 3) : Les patientes présentant des changements précancéreux plus avancés (CIN 3) ont un risque de récidive plus élevé que celles atteintes de CIN 2.
  • Âge : Certaines études suggèrent que les femmes de plus de 40 ans pourraient avoir un risque de récidive plus élevé.
  • Tabagisme : Le tabagisme affaiblit la capacité du système immunitaire à combattre le VPH et est un facteur de risque indépendant connu à la fois pour le cancer du col de l'utérus et la récidive post-LEEP.
  • Système immunitaire affaibli : Des conditions comme le VIH ou la prise de médicaments immunosuppresseurs peuvent rendre plus difficile pour le corps d'éliminer le VPH, augmentant ainsi le risque de récidive.

Graphique expliquant les marges chirurgicales positives par rapport aux marges négatives

Comprendre les facteurs de risque est essentiel pour gérer sa santé après une LEEP. Source : Thomson Medical.

La vie après la LEEP : Convalescence, suivi et santé à long terme

Vos soins ne se terminent pas à la fin de la procédure. La période post-LEEP est cruciale pour la guérison et la prévention à long terme.

Gérer la période de convalescence

La convalescence dure généralement environ quatre semaines. Pendant cette période, vous pouvez vous attendre à :

  • Des crampes légères, similaires à celles des règles.
  • Des pertes vaginales aqueuses, qui peuvent être rosées ou avoir une légère odeur.
  • Des pertes sombres, ressemblant à du marc de café, qui proviennent de la pâte médicamenteuse utilisée pour contrôler les saignements.

Pour assurer une bonne guérison, votre médecin vous conseillera d'éviter ce qui suit pendant au moins quatre semaines :

  • Les rapports sexuels vaginaux
  • L'utilisation de tampons ou de coupes menstruelles (utilisez des serviettes hygiéniques à la place)
  • Les douches vaginales
  • Le levage de charges lourdes ou l'exercice intense
  • Prendre un bain ou nager (les douches sont autorisées)

Contactez votre médecin si vous ressentez une douleur abdominale sévère, des saignements abondants (imbibant plus d'une serviette par heure), de la fièvre ou des pertes malodorantes, car cela pourrait être le signe d'une infection ou d'une complication.

L'importance de la surveillance à long terme

Une LEEP n'est pas un traitement "unique et définitif". Un suivi constant et à long terme n'est pas négociable et constitue l'étape la plus importante que vous puissiez prendre pour protéger votre santé.

Les directives actuelles, comme celles de l'American Society for Colposcopy and Cervical Pathology (ASCCP), recommandent un co-test (un test Pap et un test VPH) 6 mois après la procédure LEEP.

  • Si ces tests sont négatifs, vous continuerez probablement avec des dépistages réguliers.
  • Si l'un ou l'autre test est positif, votre médecin pourra recommander une colposcopie pour une investigation plus approfondie.

Ce calendrier de surveillance est crucial pour détecter toute maladie persistante ou récurrente à un stade précoce, lorsqu'elle est le plus facilement traitable.

Que se passe-t-il si les cellules anormales reviennent ?

Si les tests de suivi révèlent qu'une dysplasie de haut grade a persisté ou récidivé, votre médecin discutera des prochaines étapes. Cela est connu comme une escalade des soins. Les options dépendent de la gravité des cellules, de votre âge et de votre désir de futures grossesses.

  1. Répéter la LEEP : Pour beaucoup, en particulier celles qui souhaitent préserver leur fertilité, une deuxième procédure LEEP peut être effectuée pour enlever le tissu anormal restant.
  2. Hystérectomie : Pour les femmes qui ont terminé leur projet de procréation ou lorsqu'une nouvelle exérèse n'est pas une option appropriée, une hystérectomie (ablation chirurgicale de l'utérus et du col de l'utérus) est un traitement définitif qui élimine le risque de cancer du col de l'utérus.

Conclusion : Une approche proactive de votre santé cervicale

Recevoir un diagnostic de dysplasie cervicale et subir une LEEP peut être une expérience stressante, mais il est important de la voir comme une étape proactive et très efficace dans la prévention du cancer. La chance de développer un cancer du col de l'utérus après une LEEP est très faible.

Votre santé à long terme dépend d'un partenariat entre vous et votre professionnel de la santé. En comprenant les facteurs de risque clés comme la persistance du VPH et en respectant scrupuleusement votre calendrier de suivi recommandé, vous pouvez minimiser considérablement votre risque et vous assurer que tout problème potentiel est traité immédiatement.

Références

Sofia Rossi, MD

À propos de l’auteur

OB-GYN

Sofia Rossi, MD, is a board-certified obstetrician-gynecologist with over 15 years of experience in high-risk pregnancies and reproductive health. She is a clinical professor at a top New York medical school and an attending physician at a university hospital.